Mon principal trait de caractère ?
Je suis un bienveillant inquiet.


La qualité que je préfère chez un homme ?
Le discernement.


La qualité que je préfère chez une femme ?
L’ambition.


Ce que j’apprécie le plus chez mes amis ?
Qu’ils me surprennent toujours autant.


Mon principal défaut ?
Je me noie dans un verre d’eau. Parfois même dans un dé à coudre.


Mon occupation préférée ?
Elaborer des fictions.


Mon rêve de bonheur ?
Me réveiller un matin sans me dire : quelle catastrophe me réserve cette journée ?


Quel serait mon plus grand malheur ?
Ne plus pouvoir travailler. Je n’y survivrais pas longtemps.


Ce que je voudrais être ?
Moi, en moins inquiet.


Le pays où je désirerais vivre ?
Je me vois bien vivre dans une carte postale exotique, avec tous les clichés que cela comprend.


La couleur que je préfère ?
Je les aime toutes, à condition de trouver la bonne nuance.


La fleur que j’aime ?
Je ne suis pas sûr d’aimer assez les fleurs pour en préférer une.


L’oiseau que je préfère ?
Le corbeau, loin devant tous les autres. Il a tout pour lui.


Mes auteurs favoris en prose ?
Dans des registres très différents, Flaubert, Milan Kundera, Kurt Vonnegut.


Mes poètes préférés ?
Pour faire l’original : Arthur Rimbaud, et Shakespeare.


Mes héros dans la fiction ?
Le Mister Hyde de Stevenson, le Marlowe de Chandler, et puis un certain Harry Block, dans le film de Woody Allen « Deconstructing Harry » ; ce personnage me fascine et m’émeut.


Mes héroïnes favorites dans la fiction ?
Lady Diana Wynham, l’héroïne de "La Madone des Sleepings" de Maurice Dekobra.


Mes compositeurs préférés ?
Mozart. Une vie entière ne me suffira pas pour en faire le tour.


Mes peintres favoris ?
Hormis les maîtres de la Renaissance Italienne, j’ai une certaine affection pour les expressionnistes abstraits.


Mes héros dans la vie réelle ?
Une réponse banale mais sincère : j’éprouve un profond respect pour tous les anonymes qui se consacrent aux autres, comme ces petits soldats de la santé qui accompagnent des hommes et des femmes dans la douleur et la détresse.


Mes héroïnes dans l’histoire ?
Toutes celles qui ont contribué à la cause des femmes et leur émancipation.


Mes noms favoris ?
J’ai une grande affection pour les aptonymes nominatifs (à savoir, tous les noms qui correspondent à un métier, comme Monsieur Pain, boulanger). Je passe mon temps à les traquer, à raison de deux ou trois par mois. Mon dernier en date : Mr Bralons, perchman.


Ce que je déteste par-dessus tout ?
Le cynisme des forts.


Le fait militaire que j’admire le plus ?
Celui de ce petit troufion italien qui, en entendant « Tous aux baïonnettes ! » a compris « Tous aux camionnettes ! » et a immédiatement cessé le combat pour opérer un repli.


Le don de la nature que je voudrais avoir ?
Le fou rire. D’une manière générale, le rire physique.


Comment j’aimerais mourir ?
Très vieux, un carnet de notes à portée de main, dans mon sommeil.


L’état présent de mon esprit ?
Plutôt apaisé. Le Dry Martini ne doit pas y être pour rien.


Fautes qui m’inspirent le plus d’indulgence ?
La rancune !


Mon remède contre la tristesse ?
Le cinéma de Luis Bunuel. Il suffit que je me passe dix minutes du « Charme discret de la bourgeoisie » ou du « Fantôme de la liberté » pour que tout les petits drames ordinaires me paraissent dérisoires.


Ma devise :
Un jour après l’autre.




Questions supplémentaires de Bernard Pivot :



Votre mot préféré ?
Celui qui s’impose.


Le mot que vous détestez ?
Celui sur le bout de la langue.


Votre drogue favorite ?
L’alcool, mais je ne supporte pas ses excès. Le « A consommer avec modération » me va bien. Même si chacun se fait une idée toute personnelle de la modération…


Le son, le bruit que vous préférez ?
L’eau qui court.


Le son, le bruit que vous détestez ?
La publicité à la radio.


Votre juron, gros mot ou blasphème favori ?
Fuck.


Homme ou femme pour illustrer un nouveau billet de banque ?
Jean Poiret. Je ne saurais dire pourquoi mais ça me semble une évidence.


Le métier que vous n'auriez pas aimé faire ?
Courtisan. (On peut en vivre).


La plante, l'arbre ou l'animal dans lequel vous aimeriez être réincarné ?
J’aimerais être un chat d’écrivain, à condition que mon chat d’aujourd’hui se réincarne un jour en écrivain.


Si Dieu existe, qu'aimeriez-vous, après votre mort, l'entendre dire ?
« Vous m’avez presque fait douter… »