Le bonheur parfait selon vous ?
Nager dans une mer chaude jusqu'à perdre le souffle.

Le principal trait de votre caractère ?
L'émotivité.

Et celui dont vous êtes le moins fier ?
L'impatience.

La qualité que vous préférez chez un homme?
La loyauté.

Et chez une femme ?
La tendresse.

Quel serait votre plus grand malheur ?
Perdre la vue. Je ne pourrais plus lire. Et je ne peux envisager une journée sans lire

Où et à quel moment de votre vie avez-vous été le plus heureuse ?
Le jour de mes 50 ans! J'ai été avec les personnes que j'aimais jusqu'au bout de la nuit. J'exultais à l'idée de vieillir!

Votre dernier fou rire ?
Avec mes filles, Léa et Paloma, le soir de la rentrée des classes. L'une imitait son prof de maths, l'autre son prof de français. C'était pas triste!

Et la dernière fois que vous avez pleuré ?
C'était à la fin du film de Nanni Moretti La Chambre du fils. Mais je pleure souvent. Mes enfants se moquent de moi! On a la larme facile dans la famille... .

Qu'avez-vous réussi de mieux dans votre vie ?
Mes enfants. C'est un peu prétentieux de l'affirmer, mais je suis fière de mes enfants.

La figure historique à laquelle vous auriez voulu ressembler ?
Flora Tristan, cette révolutionnaire du XIXe siècle, intrépide, courageuse; une intellectuelle engagée qui sacrifia sa vie pour ses idées: l'égalité des sexes et la défense des parias.

Votre plus beau ratage ?
Avoir cru longtemps que je savais chanter et l'avoir infligé à mes amis. Aujourd'hui, je sais que je chante faux!

Vos auteurs favoris ?
Proust, Proust, Proust, à relire à corps perdu à plusieurs moments de la vie.

Vos compositeurs préférés ?
Laurie Anderson, Iannis Xenakis, Benjamin Britten, dont j'ai découvert Le Tour d'écrou cet été à Aix.

Vos peintres favoris ?
Je vis grâce à et avec Alechinsky, Bram Van Velde, Tal-Coat, mais aussi des tableaux de peintres africains, dont Moke et Chéri Samba.

Votre film culte ?
La Nuit du chasseur. Je le connais, je crois, plan par plan, et pourtant, chaque fois que je le vois, la même inquiétante étrangeté m'étreint.

Votre boisson préférée ?
Le lait de coco.

Et le plat que vous préférez ?
Les huîtres Gillardeau, difficiles à trouver, ou les huîtres papillons, au merveilleux goût de noisette, mais la saison est courte. Je peux traverser tout Paris pour en dénicher.

La couleur que vous aimez ?
Le noir.

Vos héros dans la vie d'aujourd'hui ?
Toutes celles et tous ceux qui s'engagèrent dans la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils ne sont pas encore assez reconnus.

Si vous deviez changer une chose dans votre apparence physique ?
Mes oreilles. Elles sont horribles et décollées. Petite, on m'appelait «Boeing 707». Heureusement, j'ai encore des cheveux pour les cacher.

Que détestez-vous par-dessus tout ?
La dissimulation, qui entraîne souvent la trahison. Et les coups de poignard dans le dos.

Les fautes qui vous inspirent le plus d'indulgence ?
Les vanités du monde.

Votre plus grand regret ?
Ne pas avoir réalisé mon rêve - j'ai échoué lamentablement au concours de médecine - et ne pas être devenue psychiatre.

Comment aimeriez-vous mourir ?
Chez moi, à la campagne, au milieu du bruit des oiseaux, tranquillement.

Votre devise ?
Tenter d'être moins angoissée, pour moi, bien sûr, mais aussi pour les autres.