Sachez d'abord que je n'aime guère les questionnaires de série, c'est mondain, très journal à potins, à vedettes et mécanique et facile. J'ai honte pour vous.

Quel est pour vous le comble de la misère?
Quand t'es sans amour.

Où aimeriez-vous vivre?
Icitte, quelle question. J'suis né icitte. Je vis icitte. Si j'aimais mieux ailleurs, j'irais. Ou ben si je pouvais pas j's'rais malheureux en crisse.

Votre idéal de bonheur terrestre?
Pas de grand mot seigneur! Les écrivains sont déjà ben assez portés sur les théories, vous allez voir les réponses creuses et profondes. Votre idéal de bonheur  terrestre (le bonheur céleste?), merde!

Pour quelles fautes avez-vous le plus d'indulgence?
Mon doux! Mon doux! Comme de vrais prêtes, hein?
Fichez-moi la paix avec vos fautes et mon indulgence. J'ajoute : y a des petites fautes qui te crucifient un gars parce que ça le touche, dans sa chair, dans ses proches, pis de grosses calamités qui laissent froides un gars (écrivain ou pas, y a pas de différence) parce que ça se passe loin de sa peau, de ses entourages.

Votre qualité préférée chez un homme?
Ouashk! Ouaschhh! Là c'est le boutte de l'm...

Et chez la femme?
Niaiseux, niaiseux, niaiseux. T'tit Beaulieu le cave!

Votre vertu préférée?
Non vraiment...

Votre occupation préférée?
La mienne et les miennes. Je m'occupe, t'occupe as, baquais.

Qui auriez-vous aimé être?
Question de midinette qu'on veut dépraver. Offrez-vous des prix aussi? Un voyage à la Martinique? Vous avez pa un peu honte? Question insipide, à l'eau de rose! C'est en dessous de Selection votre affaire. Un vrai livre de caves que vous allez produire. Je vous gueule danger. C'est pas fort. Vous manquez d'imagination à mort!.

Le principal trait de votre caractère?
Vous voyez bien. Démasquer la connerie. Partout. J'aime bien le journalisme pour ça.

Ce que j'apprécie le plus chez mes amis?
Heil, pouvez-vous relire cette question sans rire... jaune! Le ton, t'sé!. C'est pas croyable.

Votre principal défaut?
Vous voyez bien. Car pour vous, ce sera ça, pas vrai?

Votre rêve de bonheur?
Allô, allô, bonheur! Bonheur, lui qui haghuit le train comme dirait le philosophe Deschamps (cherchez pas, savantasses, je parle d'Yvon, le chansonnier). Écrivains de tous les pays, ne répondez pas, jamais, pour votre honneur, à ces jeux mondains, à ce questionnaires à clichés comme font certaines collégiennes en mal de copie, ici ou ailleurs!

Quel serait votre plus grand malheur?
Chaque jour suffit sa peine. Aujourd'hui, là? Ce questionnaire niaiseux.

Ce que vous voudriez être?
Hi,hi! vaut mieux en rire son père!

Vos héros de roman préférés?
Pour l'amour du crisse, où c'est que vous avez piqué ce questionnaire de con. Les héros. Nous prenez-vous pour des enfants avec "Nos héros préféré"? Toute cela sent à plein nez le siècle passé. Les héros de roman ; moman ! Très 19e siècle, ma chère! Qu'ossé ça des héros de roman? Y a pu personne qui fonctionne dans votre système. Le monde, y é toute aux vues.

Votre personnage historique préféré?
Personnage historique préféré? Quelle grande question. On les pose dans toutes les petites revues à bon marché. A tout le monde. On répond pour soi. Ça n'intéresse personne! Bah! Là, vous lâchez pas, mon petit Lévy Beaulieu. Pour qui? Y a des colonisés qui voudraient vivre ailleurs, des apatrides frais chiés qui vont vous donner des héros inconnus ou ceux d'ailleurs, de France. Personnage hystérique : Chénier, le docteur de Saint-Eustache!  Un rêveur magnifique.

Vos héroïnes favorites dans la vie réelle?
Sachez, petit niais, que dans la vie réelle, il n'y a pas d'héroïnes ni d'héros d'ailleurs. Il y a du monde. Écrivains ou non, je répète qu'on est du monde comme tout le monde. C'est une des questions les plus caves...

Vos héros dans la vie réelle?
Voir les héroïnes.

Vos héroïnes dans la fiction?
J'ai mon voyage!

Mes héroïnes dans l'histoire?
Voir ce que vous voudrez!

Votre peintre favori?
Culture d'antan... vraiment ce côté élitiste napoléonien, salon, peintre de chevalet, histoire de l'art, esthétisme, pouah! décadence ! C'est triste venant d'un jeune maison d'éditions. De la jeunesse qui s'active à ce triste et sinistre questionnaire Pousse, Prousse. Ah, vraiment, que la jeune Amérique du Nord est décevante ! Et ça vous écrit Race de Monde! ce jeune Beaulieu. Pour la galerie, alors?

Votre musicien préféré?
Ouate de phoque! Favori ! Hihi, petit fifi va! Ça dépend des heures, de la saison, d'iousque tu es, au concert ou avec un vieux pick-up. Écoutez donc, réfléchissez un peu. Entre les merveilleux Beatles et Beethoven, y a des marges, des situations.

Votre couleur préférée?
Quel est la couleur de votre frigidaire, Hubert Aquin? Quelle est celle de votre brosse à dents. Yves Thériault? Le plus triste, c'est que ceux qui ont soif de publicité vont réponde sérieusement à ces questions fades et roses. Innocents va!

La fleur?
Crisse! Jacques Hébert que l'on croyait descendre des Oliver Asselin, des Jules Fournier et cie, et qui laisse s'organiser un livre aussi insignifiant!

L'oiseau?
Un oiseau de deux  tonnes, en béton, qui vous ferait mal!

Vos poètes préférés?
Favoris, gentils favoris, petits mignons, venez, venez manger dans la main qui vous nourrit... pissant, sinistre à la fois...

Vos auteurs favoris en prose?
PROSE, mon œil!

Vos noms favoris?
Non, une minute, là, êtes-vous sérieux? Maudite affaire, je gage que c'est un gag, un canular. Ben, vous m'avez bien eu. Pogné...mé des fois que...ah! pis...zut!

Ce que vous détestez par dessus tout?
Le genre questionnaire pour tous. On relie les réponses, on fait un livre à bon marché. On a comme des textes des auteurs connus, à l'œil hein. Moi, je me penche là-dessus, mais c'est pour vomir comme dirait chsais p'u qui.

Caractères historiques que vous méprisez le plus?
VIVE LE QUEBEC LIBRE!
(Au moins, on va imprimer une phrase qui a du bon sens dans le paquet.)

Le fait militaire que vous admirez le plus?
Les faits militaires m'écœurent tous. Un écrivain qui est pro-militariste est un faux jeton. Un faux, tout court. Sont nombreux. J'sé.

La réforme que vous admirez le plus?
Lâchez-moé la réforme, je dois dire, ici, et il faudra tout imprimer ou rien, que ce qui est encore choquant dans cette histoire c'est que l'idée de ce questionnaire est copiée (Quinzaine littéraire et Albin Michel). Pas original, jamais, hein, les p'tits gars?

Le don de la nature que vous voudriez avoir?
Celui de pouvoir me cacher pour voir vos binettes, amis, quand vous lirez mes stupides réponses à votre insignifiant questionnaire-Prousse.

Comment aimeriez-vous mourir?
De mort.

Etat présent de votre esprit?
Comme vous voyez. Vous m'avez mis en maudit. Comment faire autrement.

Votre devise?
Ma devise? Allô, vieux scout à Jacques Hébert! Mon slogan, ma BA, b,a? Ma devise, les bonnes sœurs, les écrivains nobles de l'aristocrassie de France, ont dû rédiger de belles phrases décadentes et ronflantes là-dessus. Devise, mon cul, dis-je. Ah, vous êtes vraiment de sales nonos si vous publiez un recueil de et inqualifiable questionnaire-Prousse