Quel est pour vous le comble de la misère?
Etre.

Où aimeriez-vous vivre?
Dans un Québec que gouverneraient des hommes politiques épris d'indépendance, de liberté et de grandeur. J'aimerais y vivre neuf mois par année, partageant les trois autres mois entre Paris, La Provence et quelques pays à découvrir.

Votre idéal de bonheur terrestre?
Un aménagement discret de l'angoisse de vivre, de l'amour et de la littérature.

Pour quelles fautes avez-vous le plus d'indulgence?
Pour celles que commettent les personnes que j'aime. Et je déguise leurs "fautes" en parlant plutôt de traits de caractères, de qualités, de charmantes habitudes.

Quels sont les héros de roman que vous préférez?
Si l'on parle de séduction chez un personnage de roman, c'est Fabrice Del Dongo (La Chartreuse de Parme) qui l'emporte et de loin. Dans la même ouvre, le comte Masca et le poète Ferrante ont aussi pour moi une présence constante. Vautrin et Rastignac vivent en moi depuis une vingtaine d'années, de même que Frédéric (L'Éducation sentimentale) et Adolphe de Constant. Il me faut rajouter que je suis en règle générale plus près des anti-héros.
Les créatures anonymes de Buzzati et de Pavese, le narrateur des contes de Tchékhov ou les aristocrates anglais de Henry James me conviennent parfaitement.

Votre personnage historique préféré?
Les quelques patriotes de 1837.

Votre qualité préférée chez un homme?
Comprendre et parler à demi-mots, mais agir sans retenue; de la pudeur dans ses paroles, de l'audace dans ses actes.

Et chez la femme?
La tendresse, teintée d'intelligence et pouvant tout naturellement atteindre l'amour.

Votre vertu préférée?
La droiture.

Votre occupation préférée?
Prendre un verre de bière fraiche, un jour d'été ensoleillé, poser un livre qui vous exalte, en toucher un mot à une femme qui l'a lu ou le lira, en sentant dans son regard que vous êtes moins coincé que vous ne le croyez/

Le principal trait de votre caractère?
La détermination, malgré la certitude que je ne pers jamais de la frivolité des choses/

Ce que j'apprécie le plus chez mes amis?
Leur aptitude à ne pas me faire sentir trop lourdement mes insuffisances.

Votre principal défaut?
Le côté imprévisible de mon caractère. Je peux être à la fois calme ou nerveux, souriant ou triste, blasé ou enthousiasme, le tout selon un baromètre, dont je ne connais ni les règles ni la composition.

Votre rêve de bonheur?
Parvenir à croire réellement que le bonheur n'existe pas, qu'il n'est jamais qu'une illusion.

Quel serait votre plus grand malheur?
Devenir aveugle.

Ce que vous voudriez être?
Moi, en moins égoïste.

Vos héroïnes dans la vie réelle?
Les vieilles dames.

Vos héroïnes dans la fiction?
S'il est un personnage merveilleux pour moi dans toute la littérature mondiale, c'est bien la Sanseverina de la Chartreuse. J'ai aussi un faible pour les amoureuses effacées et résignées que dépeint Tchékho.

Vos héros dans la vie réelle?
Le terme de "héros" me gêne toujours, mais je crois que le courage qu'ont démontré Vallières et Gagnon dans la longue suite de procès qu'on leur a fait mérite beaucoup d'admiration.

Vos peintres favoris?
La peinture ne m'est pas nécessaire. Lorsqu'il m'arrive de m'y intéresser, c'est vers les impressionnistes que je me tourne. Cézanne et Dufy, par exemple, me plaisent.

Vos musiciens préférés?

J'aime beaucoup la musique de piano de Schumann, de Ravel, de Debussy et de Mozart. En jazz, qui est la forme de musique qui me satisfait le plus, mes préférences vont à Lester Young, à Éric Dolphy, à Ben Webster, à Billie Holliday et à Sonny Rollins.

Qui auriez-vous aimé être?
Un grand écrivain. Ce lointain désir s'estom heureusement de plus en plus.

La couleur que vous préférez?
Le bleu. Cette préférence me vient du culte marial que l'on m'inculqua au temps de mon enfance.

La fleur que vous aimez?
Je remarque peu les fleurs.

L'oiseau que vous préférez?
Aucun, Je suis du côté des chats. 

Vos poètes préférés?
J'ai peu lu de poésie. Je me souviens d'avoir aimé des poèmes de Supervielle, de Char, de Baudelaire, de Ronsard et de Grandbois.

Vos auteurs favoris en prose?
Stendhal, Benjamin Constant, Proust, Diderot, Tchékhov, Buzzati, Saul Bellow, José Cabanis, Jacques Chardonne, Kafka, Balzac. La lecture a toujours beaucoup compté pour moi et je conserve pour ces auteurs - et pour certains autres - une admiration qui ne se distingue pas tellement de celle que je leur portais à 20 ans.

Vos noms favoris?
Chenonceaux, Chambéry et des tas d'autres que l'on trouve en consultant une carte de la France.

Ce que vous détestez par dessus tout?
L'opportunisme politique qui s'accommode toujours de méchanceté, d'injustice, d'hypocrisie et de traitrise.

Le fait militaire que vous admirez le plus?
Plus un fait est militaire, plus je le méprise.

Le don de la nature que vous voudriez avoir?
Me faire craindre des imbéciles.

Comment aimeriez-vous mourir?
D'un mal cardiaque, dans la rue, sans avoir le temps de penser à rien.

État présent de votre esprit?
L'anxiété.

Votre devise?
Quelle importance cela a-t-il après tout? Je me rends compte parfois qu'il y a importance réelle.



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