Le principal trait de mon caractère ?
Je suis volontariste… Je ne subis pas mon destin. C’est l’Homme qui fait l’Histoire. Mon destin, je le change en Histoire.
Je me forge un chemin dans la boue de l’histoire. Il y a chez moi un côté extrêmement violent, extrêmement déchaîné.
Il y a chez moi un côté volcan. je suis péléen.(1)
… Je crois à la priorité du vouloir. Le salut viendra de nous-mêmes.
Moi qui Krakatoa…
je me lèverai un cri et si violent
que tout entier j’éclabousserai le ciel
et par mes branches déchiquetées
et par le jet insolent de mon fût blessé et solennel
je commanderai aux îles d’exister
(Corps perdu)
Je suis fidèle. Dans mon esprit, il n’y a pas de place pour le reniement. Où que je sois, je suis toujours accroché à mon rocher …
je crois être bon… je n’ai jamais eu de haine ni de vindicte.
La qualité que je désire chez un homme ?
La bonté. Je ne veux de mal à personne. J’ai toutes les peines du monde à imaginer un être méchant et cruel. Un tel être me révolte profondément.
L’amitié : c’est une des rares choses qui valent la peine d’être vécues.
La qualité que je désire chez une femme ?
La bonté, l’amour, la fidélité : la femme dans sa lumière et sa glorieuse fécondité.
… et toi veuille astre dans ton lumineux fondement tirer lémurien du sperme insondable de l’homme la forme non osée que le ventre tremblant de la femme porte tel un minerai (Cahier d’un retour au pays natal)
… dors doucement au tronc méticuleux de mon étreinte / ma femme / ma citadelle
(Chevelure, Soleil cou coupé)
Un morceau de lumière qui descend la source d’un regard
l’ombre jumelle du cil et de l’arc-en-ciel sur le visage…
femme / tu es un dragon dont la belle couleur s’éparpille et s’assombrit jusqu’à former l’inévitable teneur des choses
(La Femme et la Flamme, Soleil cou coupé)
Ce que j’apprécie le plus chez mes amis ?
La fidélité, l’amitié, en leurs manifestations simples. Je veux être un simple mortel, accueilli en tant qu’homme, avec le droit de dire des bêtises, de me tromper, avec le sentiment que je ne suis pas un obstacle, avec le sentiment d’être de plain-pied avec mes amis, avec les gens.
Mon principal défaut ?
Je suis timide, très timide. Je suis bien avec mes amis mais la seule idée d’aller dans le monde avec des gens que je ne connais pas, c’est épouvantable pour moi.
Je suis orgueilleux. Je ne me crois pas vaniteux. Je n’aime pas le cursus honorum. Je suis orgueilleux, c’est pour cela que je n’ai jamais pu tolérer l’humiliation. Les choses qui m’ont humilié – je ne pardonne jamais ! Il m’arrive la nuit d’être éveillé par le souvenir d’une humiliation que j’ai subie il y a trente ans et peut-être la personne qui m’a humilié ne le sait même pas. La blessure ne se referme pas.
J’ai horreur du paternalisme : les gens qui me tapent dans le dos, j’ai ça en horreur. Je n’ai pas un caractère facile. Je suis l’homme des contradictions : j’allie orgueil et modestie. Je me sens très sauvage, je me sens très nègre marron. J’ai horreur de la suggestion, de la contrainte. J’ai horreur de me conformer. Je supporte ça très mal. J’encaisse, j’accepte, je subis, je me domine. Je me dis : be cool, baby, be cool ! – brusquement le volcan se réveille et explose… toute ma vie ça a été comme ça : les impulsions extrêmement brusques et les gens superficiels pensent que c’est inattendu. C’est peut-être les réactions de mon peuple : s’en aller, foutre le camp… Et puis zut ! c’est fini… !
Mon occupation préférée ?
La lecture, mon contact avec les livres. Quand j’étais enfant, je lisais tout ce qui me tombait sous la main.
Mon rêve de bonheur ?
Être toujours en fraternité totale, en fraternité charnelle avec mon Île
Le Rebelle : je démêle avec mes mains mes pensées qui sont des lianes sans contractures, et je salue ma fraternité totale
les fleuves enfoncent dans ma chair leur museau de sagouin
des forêts poussent aux mangles de mes muscles
les vagues de mon sang chantent aux cayes
je ferme les yeux
toutes mes richesses sous mes mains
tous mes marécages
tous mes volcans
mes rivières pendent à mon cou comme des serpents et des chaînes précieuses…
(Et les chiens se taisaient)
Mon rêve de bonheur ? Vivre dans un monde de justice et de fraternité. Oui, c’est bien ce qu’il nous faut au sortir de notre enfer : une société de liberté vraie, de justice vraie, de fraternité vraie où dans la jubilation des cieux profonds et de son cœur insondable, l’homme enfin conquis à lui-même salue le grand dégel de la promesse et de la joie …
Mon rêve de bonheur ? L’Universel. L’Homme universel qui transcende les différences, un monde poétique. J’aime cette pensée de Hegel : « Le principe de la particularité, précisément par le fait de se développer pour soi jusqu’à la totalité, passe dans l’universel. » Vous avez bien entendu : c’est le voyage jusqu’au bout de soi qui nous fait découvrir l’ailleurs, le tout.
Quel serait mon plus grand malheur ?
- ne plus avoir la force de regarder demain
- être un souvenir qui n’atteint pas le seuil
et erre dans les limbes où le reflet d’absinthe
quand le cœur de la nuit souffle par ses évents
bouge l’étoile tombée où nous nous contemplons (Le griffon, Soleil cou coupé)
Ce que je voudrais être ?
Que voudrais-je être ? Mon Dieu ! j’ai la vocation panthéiste. Je voudrais être Tout.
Je veux être le parakimomène de la Martinique, celui qui la protège et la défend corps et âme.
Le pays où je désirerais vivre ?
Je vis mon désir : j’aime vivre à la Martinique.
ma terre où tout est libre et fraternel… ma terre
(Cahier d’un retour au pays natal)
La couleur que je préfère ?
Les couleurs : vert comme l’arbre, rouge comme le feu du volcan.
Ce sont les couleurs du balisier, la fleur que j’aime le plus, ma fleur emblématique :
Ça et là un dépoitraillement jusqu’au sang
D’impassibles balisiers
(Espace-rapace, Comme un malentendu de salut)
Ce sont aussi les couleurs emblématiques de l’Afrique :
Vertes et rouges, je vous salue
bannières, gorges du vent ancien,
Mali, Guinée, Ghana
(Pour saluer le Tiers-Monde, Ferrements)
La fleur que j’aime ?
Madinina, mon Île-fleur
L’oiseau que je préfère ?
Mes oiseaux : la colombe et le colibri
… monte, Colombe / monte / monte / monte…
(Cahier d’un retour au pays natal)
… je me souviens des soirs, le crépuscule était un colibri bleu-vert jouissant dans l’hibiscus rouge… (Et les chiens se taisaient)
… que les quelques gouttes de rosée qui rendent plus émouvante d’avoir traversé l’orage, l’aigrette du colibri… (Une saison au Congo)
Mes auteurs favoris en prose ?
Les classiques grecs : Sophocle, Eschyle. Les philosophes : Nietzsche (avec notamment, La naissance de la tragédie), Hegel, Heidegger. Les écrivains noirs américains du groupe Harlem Renaissance… En 1938-39, Senghor et moi, nous fréquentions Langston Hughes, Country Cullen, Claude MacKay dont le roman Banjo avait paru dès 1936. Ils faisaient partie de nos bagages personnels… Important le texte écrit par Frobenius, l’homme qui a écrit l’Histoire des civilisations africaines.
Miguel Angel Asturias :
Miguel Angel immergea sa peau d’homme
et revêtit sa peau de dauphin
Miguel Angel dévêtit sa peau de dauphin
et se changea en arc-en-ciel
Miguel Angel rejetant sa peau d’eau bleue
revêtit sa peau de volcan
et s’installa montagne toujours verte
à l’horizon de tous les hommes
(Quand Miguel Angel Asturias disparut)
Lafcadio Hearn
Ô questionneur étrange
je te tends ma cruche comparse
le noir verbe mémorant
Moi moi moi
car de toi je connus que la patience fut faite
de la cabine de commandement d’un corsaire démâté
par l’orage et léché d’orchidées
(Ferrements)
Mes poètes préférés ?
Baudelaire, Rimbaud, Lautréamont, Mallarmé, Tête d’Or de Claudel. J’ai beaucoup aimé La Divine Comédie de Dante.
Mes amis poètes. Léopold Sédar Senghor, Léon-Gontran Damas :
Si Damas est poète authentique, il l’est d’abord par la lucidité… Que Damas, par-delà la tombe, se rassure : lui aussi, il a droit de survivre à la mort comme ceux qui ont beaucoup aimé, beaucoup souffert, beaucoup lutté… ceux dont les souffrances, les luttes et l’espérance rejoignent les souffrances, les luttes et l’espérance de leurs frères, de leur peuple.
René Char. René Depestre :
Depestre / bombaïa bombala / crois-m’en comme jadis bats-nous le bon tam-tam / éclaboussant leur nuit rance / d’un rut sommaire / d’astres moudangs.
(Le verbe marronner, Noria)
Paul Éluard :
Éluard
pour conserver ton corps
grimpeur de nul rituel
sur le jade de tes propres mots que l’on t’étende simple
conjuré par la chaleur de la vie triomphante
selon la bouche operculée de ton silence
et l’amnistie haute des coquillages
(Tombeau de Paul Éluard, Ferrements)
Mes héros préférés dans la fiction ?
Les héros mythiques : Orphée, Prométhée le voleur de feu, le Rebelle. Le mythe de Gaïa, la Terre, les mythes d’Isis et Osiris, les mythes africains Bambara et Dogon.
Christophe devient une sorte d’Atlas porteur du monde… Lumumba… est un Prométhée, porteur de feu… une sorte de Christ souffrant… C’est ça le mythe, un dépassement de l’anecdote historique pour arriver à une volonté plus large, à une volonté universelle et compréhensible par tous les hommes.
Mes héroïnes préférées dans la fiction ?
La Femme, au sens archétypal.
La Femme est moins soumise à la tyrannie de la logique parce qu’elle est plus fidèle au cosmos, qu’elle a moins de méthode parce qu’elle a plus de nostalgie ; que la Femme (mémoire de l’espèce) a conservé, intact, le souvenir des merveilleux saisissements qui ont marqué les premières expériences de l’humanité, du temps que le soleil était jeune et que la terre était molle, et qu’à tout prendre, ce qu’on appelle “l’idéalisme de la femme” n’est que la volonté de rendre à la pensée sa force démentielle, bien sûr, sa force aberrante, je le concède, mais aussi sa force de propulsion, de création et de renouvellement.
Mes compositeurs préférés ?
Non, je n’écoute pas la musique. C’est une grosse lacune, je l’avoue humblement. Peut-être écouter un peu de jazz, la musique noire américaine (1) Le jazz, c’est la musique surgie de la douleur d’un peuple réduit en esclavage.
Mes peintres favoris ?
Mon grand ami, Wifredo Lam
Alors vint un homme qui jetait comme cauris
ses couleurs
et faisait revivre la flamme des palimpsestes
alors vint un homme dont la défense lisse était un masque goli
et le verbe un poignard acéré
alors vint un homme qui se levait contre la nuit du temps…
… je veux dire un homme rabordaille…
(Rabordaille, Wifredo Lam, Moi, Laminaire…)
Wifredo Lam, le premier aux Antilles, a su saluer la liberté…
Wifredo Lam ne regarde pas, il sent. Il sent le long de son corps maigres et de ses branches vibrantes, passer, riche de défis, la grande sève tropicale. Nourri de sel marin, de soleil, de pluie, de lunes merveilleuses et sinistres, Wifredo Lam est celui qui rappelle le monde moderne à la terreur et à la ferveur premières .
René Louise, dont j’aime beaucoup l’éclat d’or de son œuvre, peintre martiniquais, diplômé des Beaux-Arts de Paris, membre fondateur du groupe Fwomagé, créations acryliques sur métal, notamment Éboulis et Moi, laminaire…
Mes héros dans la vie réelle ?
Toussaint-Louverture : en me renversant, on n’a abattu à Saint-Domingue que le tronc de l’arbre de la liberté des Noirs ; il repoussera par les racines parce qu’elles sont profondes et nombreuses.
c’est un homme seul qui fascine l’épervier blanc de la mort blanche…
… la splendeur de ce sang n’éclatera-t-elle point ?
(Cahier d’un retour au pays natal)
Louis Delgrès :
… Louis Delgrès je te nomme…
…je te clame à tout vent futur toi buccinateur d’une lointaine vendange
(Mémorial de Louis, Delgrès, Ferrements)
Nelson Mandela, Martin Luther King.
Victor Schœlcher : Un de ces grands honnêtes hommes que l’on rencontre de loin en loin dans les allées de l’Histoire. Un homme de culture, de probité scrupuleuse, de courage tranquille, qui eut une sorte de génie : celui de la conscience morale. Précisons sa singularité : que, rationaliste égaré parmi les romantiques, cet homme fut le plus efficace, le seul absolu, le seul conséquent des abolitionnistes.
Il a apporté aux Noirs des Antilles la liberté politique. S’il n’a pu la compléter par leur accès à la propriété et à la sécurité économique, du moins a-t-il créé une contradiction saisissante qui ne peut ne pas faire éclater le vieil ordre des choses : celle qui fait du moderne colonisé à la fois un citoyen total et un prolétaire intégral
Désormais sur les bords de la mer Caraïbe aussi, le moteur de l’Histoire ronfle.
Mes héroïnes dans l’Histoire ?
Je les trouve dans ma propre histoire :
Ma grand-mère… naturellement reine, petite, noire, pétillante d’intelligence, malicieuse. Elle était toujours le chef de quelque chose, Maman Nini, un rayonnement prodigieux. J’ai rencontré, en Casamance, la reine Sebeth. Malraux qui l’a vue, a dit d’elle : « C’est une reine, et ce n’est pas la moindre reine de toutes les reines. » Ma grand’mère Nini ressemblait à la reine Sebeth.
Ma mère, Éléonore, fondatrice de la dynastie, morte à 92 ans
… grande ombre tendre
hagarde d’un dernier et tutélaire regard
(Tutélaire)
Mes noms favoris ?
J’aime beaucoup les noms de lieux, les noms de pays, ce qu’on appelle savamment la toponymie. Tous ces noms ont une histoire, racontent notre histoire. J’aime leur parfum.
Le Macouba, l’Ajoupa, le Maniba, ce sont les Caraïbes. Balata, Ajoupa, Génipa, ce sont des végétaux – bassin Zombi, au Diamant, Fond Zombi, Trou au Diable, Fond d’Enfer, Fond Saint Jacques…
Ce que je déteste par-dessus tout ?
Je déteste l’injustice, l’imbécillité de l’âme.
Je déteste les larbins de l’ordre et les hannetons de l’espérance…
(Cahier d’un retour au pays natal)
Vous ne partirez point que vous n’ayez senti la morsure de mes mots sur vos âmes imbéciles.
(Le Rebelle : Et les chiens se taisaient)
Caractère historique que je méprise le plus ?
Le régime de Vichy et le pouvoir de son représentant en Martinique, l’amiral Robert :
Le fait militaire que j’admire le plus ?
Je ne me connais pas d’admiration pour le fait militaire.
Assurément, le fait militaire que je déteste le plus est la prise de Matouba, en Guadeloupe, le 28 mai 1802, avec sa sanglante répression par le général Richepanse, envoyé de Napoléon Bonaparte afin de rétablir l’esclavage – la mort héroïque de Louis Delgrès.
Je n’aime pas les guerres coloniales, toutes les guerres.
C’est un peuple de cris sous le talon de fer
Cris serpents
Cris crotales
Cris lézards attendant le soleil
Cris phasmes desséchés (Fantasmes)
Oui ou non, créerons-nous une conscience si délicate que la guerre ne lui semblera pas
seulement la nécessité cruelle d’un monde imparfait, mais une pensée inconcevable ?
La réforme que j’estime le plus ?
Celle dont je rêve : retrouver la source vive de l’imagination et rendre à l’homme toutes ses raisons d’être et d’espérer.
Ma conviction personnelle est que la plupart des catastrophes humaines (individuelles ou collectives) viennent de ce que, à un certain moment, les sources de l’imagination individuelle ou collective n’ont pas pu ou n’ont pas su fonctionner à la hauteur du besoin et du péril.
Alors je dis qu’il faut refaire le monde. Dans l’œuvre maîtresse de Rimbaud, Une saison en Enfer, il y a un moment magnifique… mélodieux, un moment où les blasphèmes se modèrent, où les grincements de dents s’apaisent, où les sifflements de feu et les soupirs empestés s’éteignent, et alors monte de cette œuvre cruelle pleine de tous nos crimes et de toutes nos révoltes, monte un chant merveilleusement limpide… le voilà dans sa force ingénue et terrible :
« Quand irons nous par-delà les grèves et les monts, saluer la naissance du travail nouveau, de la sagesse nouvelle, la fuite des tyrans et des démons, la fin de la superstition, adorer, les premiers ! Noël sur la terre ? Le chant des cieux, la marche des peuples ! Esclaves ne maudissons pas la vie. »
Oui, c’est bien ce qu’il nous faut au sortir de notre enfer : une société de liberté vraie, de justice vraie, de fraternité vraie où dans la jubilation des cieux profonds et de son cœur insondable, l’homme enfin conquis à lui-même salue le grand dégel de la promesse de la joie .
Le don de la nature que je voudrais avoir ?
Le don de la métamorphose pour devenir un arbre ou une graine.
… à force de regarder les arbres je suis devenu un arbre et mes longs pieds d’arbre ont creusé dans le sol de larges sacs à venin des hautes villes d’ossements
à force de penser au Congo
je suis devenu un Congo bruissant de forêts et de fleurs
où le fouet claque comme un grand étendard…
(Cahier d’un retour au pays natal)
Je suis obsédé par la végétation, par la fleur, par la racine. Rien de tout cela ne m’est gratuit, tout est lié à ma situation d’homme exilé de son sol originel… L’arbre profondément enraciné dans le sol, c’est pour moi le symbole de l’Homme lié à la Nature, la nostalgie d’un paradis perdu.
Comment j’aimerais mourir ?
Meilleur et aimé (c’est la réponse donnée par Marcel Proust lui-même)
… comme une matrice calcinée par les grands soleils de l’amour
(Batouque)
L’état présent de mon esprit ?
Voir la vie en face… toujours avancer…
… l’inégale lutte de la vie et de la mort, de la ferveur et de la lucidité, fût-ce celle du désespoir et de la retombée, la force aussi toujours de regarder demain (Prologue, Moi, laminaire…)
… c’est du vent qu’il s’agit
de l’élan de poumon accompagne-le longtemps
avance
en chemin
sans écarter les chiens
le vent par toi vivant par toi-même les acharne
de tout ce que de montagne il s’est bâti en toi
construis chaque pas déconcertant
la pierraille sommeilleuse
ne dépare pas le pur visage de l’avenir
bâtisseur d’un insolite demain
que ton fil se noue
que ta voix ne s’éraille
que ne se confinent tes voies
avance
Fautes qui m’inspirent le plus d’indulgence ?
Celles qui sont commises de bonne foi. J’ai horreur de la mauvaise foi et de l’hypocrisie.
Ma devise ?
Ma vie est toujours en avance d’un ouragan
(La femme et la flamme, Soleil cou coupé)
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